LE PREMIER RÈGLEMENT ET LES BASES DU SECOURS CHOMAGE 63
propositions de secours au Comité National, répartissent les fonds
entre les Comités Régionaux et Locaux, suscitent les initiatives et
répriment les abus. »
Les seconds « organisent, sous le contrôle des communes, le service
intérieur des secours : ils ont notamment à dresser et à tenir à jour
les listes des chômeurs secourus, à répartir les secours, à réprimer
les abus possibles, à prendre toutes les initiatives utiles. »
Les uns et les autres étaient invités à s’adjoindre en vue du nouveau
service des personnes compétentes. Pour les Comités locaux, on
précise : des personnes appartenant à l’industrie, au commerce,
aux organisations ouvrières, syndicales ou mutualistes ou autres
personnalités spécialement compétentes en respectant toujours la
représentation des divers partis.
Les conditions d’admission au secours sont énumérées en divers
articles de la façon suivante :
1° Il faut être privé de tout travail. Les chômeurs partiels sont
seulement recommandés à la bienveillance des communes, en atten-
dant que le Comité puisse leur étendre sa sollicitude.
20 Sont considérés comme chômeurs, l’ouvrier, l’artisan, l’employé
de l’industrie ou du commerce de deux sexes, âgés de plus de seize
ans, qui vivant du produit de leur travail, se sont vus privés de ce
travail par suite de la crise provoquée par la guerre et se trouvent
dans le besoin. C’est la formule même adoptée pour le recensement
du 15 février, avec cette différence qu’il n’y a plus de limite supé-
rieure d’âge. Les chômeurs de 65 ans et plus étaient admis. La raison
est que, primitivement, on avait espéré que le Gouvernement allemand
continuerait à verser les allocations de vieillesse réservées aux anciens
ouvriers de 65 ans, mais qu’à l’époque du réglement, on avait acquis
la certitude qu’il n’en serait pas ainsi. D'ailleurs, ces allocations
n’étant que de 65 francs par an, elles devaient être jugées comme
tout à fait insuffisantes.
Le règlement répète qu’il n’est fait aucune distinction entre les
chômeurs selon qu’ils appartiennent à l’industrie privée ou à des
services publics ; que leur travail s’exerce en atelier ou à domicile ;
qu’ils fassent ou non partie de groupements, quelle que soit la nature
de ceux-ci. C’était, comme de raison, proclamer le principe de l’égalité
devant la misère, et en même temps, couper toute liaison avec l’assu-
rance ou la prévoyance contre le chômage d’avant la guerre.
La notion de l’état de besoin, qui va plus tard être précisée, n’est
pas encore définie. On recommande seulement aux Comités locaux,
dans leurs appréciations à cet égard «d’envisager l’ensemble des
besoins familiaux, les conditions d’existence spéciales à la localité