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pour mourir presque complètement dans les pays du Nord de l’À-
frique. Quelques vestiges se trouvent bien encore en Algérie et en
Tunisie ; mais, sous le joug des Turcs, la race des artisans s'est
Steinte et la transmission des pratiques de leur art s’est Interrom-
Due.
Cependant, le goût remarquable et l’aptitude spéciale des musul-
mans pour la décoration demeuraient, latents chez un peuple voué,
par nature et fanatisme, au culte de la tradition. Aussi, une réno-
‘ation était-elle possible.
Pour cela, il fallait reprendre l’éducation des indigènes, réveil-
ATELIER DE PEINTURE CÉRAMIQUE
USINE DE FORT-DE-L’EA(
ler en eux le sens et le goût des œuvres d’art ; en un mot, renouer
€ présent au passé endormi, presque mort.
Sous les efforts opiniâtres et grâce à une persévérante action des
premiers céramistes qui vinrent s'installer en Algérie, les indigènes
reprirent à aimer et à pratiquer l’industrie chère à leurs ancè-
‘Tes.
Les indigènes, en effet, ont conservé ce sentiment spécial qui
leur permet de comprendre, d’apprécier et d’interpréter la décc-
ration sous un jour tout différent du nôtre. Ils possèdent, comme
leurs prédécesseurs, ce goût délicat de l’ornement, de l’assemhlage
et de l’harmonie des tons. Habiles à tourner des vases aux formes
originales, décorateurs ingénieux et féconds, coloristes puissants.