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Armurerie
L'industrie des armes, qui était très active, chez les indigènes,
avant l'occupation française, a beaucoup diminué d’importance
par suite de la supériorité des armes européennes.
C’est en Kabylie que l’on rencontre le plus grand nombre d’cu-
vriers armuriers. La tribu des « Flissa » a la spécialité d’une arme
blanche très répandue dans le commerce ; cette arme, appelée
« Adjenouï », mais plus connue sous le nom de « Flissa », est large
vers le milieu, évidée aux deux extrémités et se termine en pointe.
Les Béni-Ablas, dans la région de Sétif, produisent des platines :
à Tlemcen, on trouve des armes de luxe. Les villages d’Aït-el-Arba,
dans le Djurdjura, se spécialisent dans la fabrication du couteau
en fer forgé, incrusté de dessins filigranés de cuivre ou d’argent.
le manche est en bois sculplé et parfois en cuivre repoussé.
On trouve en Kabylie des armes à feu de grande valeur, en raison
de leur ancienneté et de leurs ornements remarquables.
Ebénisterie
L'Algérie possède des essences de cèdres et thuyas propres à
l'ébénisterie indigène. On y fabrique des ouvrages sculptés sur
bois tels que : chevalets, porte-coran, bibliothèques, tables à ouvra-
ge, bahuts, porte-plateaux, cadres de glace, tabourets de mosquée.
coffrets, étagères, pañneaux, crosses d'armes, etc…
Ces ouvrages sont ornementés par des dessins byzantins ou ber-
bères, avec incrustations de nacre et d'ivoire. enluminés d'argent
et de couleur.
Le style berbère remonte à la plus haute antiquité ; il est le plus
ancien des styles orientaux. Après avoir à peu près disparu de l’AI-
gérie, il a été rénové depuis quelques années par des industriels
de la Colonie qui ont su très artistiquement l’harmoniser avec
l'art arabe dans la confection des ameublements de bureaux, salles
à manger, salons, antichambres, etc…
Sur ces meubles figurent des motifs et ornements que les ama-
teurs apprécient et qui se trouvent sur les tentures, les dentelles
et les bijoux indigènes, tels que : diadèmes. bracelets. pendentifs
-clliers, broches.
La sculpture est exécutée suivant la façon kabyle, qui consiste à
>ntailler et à inciser les bois sans laisser de recoins.
Ces dessins sont des lignes droites formant des carrés, des trian-
gles, des losanges qui respectent toujours la forme hexagonale et
géométrique et dont l’ensemble produit des effets remarquables.
En outre, la disposition des divers motifs est étudiée judicieu-
sement pour refléter la lumière croisée en biais et en pente afin
d'éviter l’incrustation des poussières