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L'Algérie Commerciale
L'absence de documents officiels ne permet point d'établir
quelle était l’importance du Commerce de l’ancienne Régence
d'Alger avec les Pays étrangers. On sait que le Commerce de la
Régence avec le dehors élait difficile et ne-se faisait que sous le
bon plaisir du Gouvernement qui fixait bien les droits d’importa-
Lion à 5 et ro % selon l’origine de la marchandise et la faveur accor-
dée en vertu de conventions dont quelques Nations avaient acheté
l'avantage, mais les garanties promises n'étaient pas toujours res-
pectées et l'Etranger habituellement considéré comme ennemi n’é-
chappait souvent à une ruine complète qu’au moyen de sacrifi-
ces et de présents dont il payait la bienveillance du Dev et des
membres influents de son Divan,
En 1789, Marseille achetait sur les côtes de la Régence, princi-
palemeni dans la province de Constantine, d'importantes quanti-
«és de grains qu’elle vendait avec avantage dans le Midi de la
France, en Italie, et en Espagne.
C’est donc ainsi que de 1792 à 1796 les provinces méridionales
de la France furent approvisionnées de blés algériens.
La valeur des marchandises étrangères importées par la Régen-
ce d’Alger en 1814 n’excédait pas 2.200.000 fr. dont la moitié en
marchandises françaises.
En 1822, les importations atteignaient le chiffre de 6.500.600
francs sur lesquels 1.800.000 francs au plus représentaient la part
de la France.
Les exportations de la Régence qui acquéraient de temps à
autre une certaine importance quand l’Europe Méridionale fai-
sait appel à ses céréales, ne donnaient en 1899 qu’une valeur ap-
proximative de 1.500.000 francs.
Indépendamment des céréales le Commerce d’exportation s’exer-
sait sur les huiles, les bestiaux, les laines, les cuirs, la cire, les
paniers en sparterie et le corail, dont la pêche appartenait depuis
un temps immémorial à la France, dans les parages de la Calle,
orès de l'ancien Bastion de France.
L’occupation de ce bastion sur la plage africaine était pour ainsi
dire une pierre d’attente qui demandait de nouvelles assises pour
l’étahlissement d’un plus vaste édifice.
La prise d’Alger, en 1830, par les troupes françaises, prépara les