CHAPITRE IX
LES CLASSES RURALES DÉPENDANTES EN OCCIDENT,
LEUR ORGANISATION ÉCONOMIQUE ET SOCIALE ‘ET
LEUR CONDITION (VIE-X© SIÈCLE).
La masse des populations de l’Occident chrétien vécut,
entre le vrr° et le x° siècle, du travail de la terre qu’elle
ne possédait pas, mais à laquelle elle fut attachée par des
liens plus ou moins étroits. Aux degrés les plus élevés de
cette classe de cultivateurs non propriétaires, placés dans
la dépendance de l’aristocratie, se trouvaient des hommes
qui conservaient la liberté personnelle et qui disposaient
d’une partie plus ou moins importante du produit de leur
bravail.
Cà et là, en Gaule notamment, on trouve encore
quelques journaliers libres ou salariés agricoles, derniers
survivants d’une énoque disparue.
Les journaliers, les fermiers, les métagers libres, les
hôtes et les tenanciers libres dépendants. — Plus
fréquemment, mais non à l’état de catégorie nombreuse,
on rencontre des fermiers ou des métayers à terme
plus ou moins long, liés .aux propriétaires par des
contrats volontaires, ou encore des pionniers défricheurs
(les hôtes), qui jouissent d’une condition supérieure à celle
de la masse des habitants des campagnes. Tels sont, dans
les pays celtiques, les petits éleveurs, fermiers laitiers,
comme les appelle Seebohm, qui concluent avec de