364 LA FIN DU MOYEN AGE
brionales, et préludé à la nouvelle orientation des grands
courants commerciaux qui allait se manifester nettement
à l’époque moderne.
L'évolution industrielle et ses formes à la fin du moyen
âge. — Dès la fin du moyen âge, s’annonçait aussi une
nouvelle révolution industrielle, provoquée par le dévelop-
pement du crédit, du trafic et de la consommation. Par-
tout, à côté de la petite industrie domaniale et domestique,
qui maintenait son activité diffuse, surtout dans les ré-
gions où prédominait encore l’économie naturelle, se pro-
pageait la petite industrie urbaine avec ses ateliers, ses
métiers libres et ses corporations jurées. Elle conservait
une supériorité indéniable dans toute l’Europe, surtout en
Occident.
Mais, déjà, la grande industrie, qui avait commencé ses
sonquêtes pendant la période précédente, les continuait
avec plus de succès encore dans la période nouvelle. Mieux
adaptée aux exigences de l’économie nationale et inter-
nationale, plus apte à approvisionner les grands marchés,
plus rémunératrice pour les capitaux en quête de profits,
elle s’étendit de proche en proche, d’abord aux fabriques
de tissus, puis aux mines, aux entreprises de métallurgie,
de verrerie, de céramique, d’imprimerie. Tantôt elle uti-
lisa les cadres préexistants, enregimenta les ouvriers isolés
ou les artisans groupés dans les métiers et les corporations,
auxquels elle distribua les commandes et dont elle régla
le travail. Tantôt, elle organisa de véritables fabriques,
où étaient groupés, comme à Amiens en 1371, 120 tisse-
rands, ou, comme à Nuremberg, après 1450, 120 typo-
graphes. C’est sous son influence que s’organisa la nouvelle
industrie rurale, à l’abri des règlements et des gênes du
régime urbain et du système corporatif. Les grands entre-
preneurs la favorisèrent, parce qu’ils pouvaient plus aisé-
ment lui imposer leurs conditions, accroître ou réduire à
leur gré son activité, diminuer leurs frais en profitant des