Full text: Le travail dans l'Europe chrétienne au moyen âge (Ve-XVe siècles)

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‘ LA FIN DU MOYEN AGE 
production de la fonte et du fer, maintenir les appareils en 
activité huit à vingt-cinq semaines par an, produire diree- 
tement du fer brut ordinaire. L’Allemagne, maîtresse dans 
l’art des mines, prit aussi la première place dans la grosse 
métallurgie, tandis que les entreprises métallurgiques fran- 
Caises, auparavant si Horissantes, déclinaient. Un grand 
nombre de forges se créèrent dans l'Italie et l’Espagne du 
Nord, le Hainaut, le Namurois, la principauté de Liége, les 
pays germaniques et scandinaves. L’emploi du laminoir et 
du marteau hydraulique transforma le laminage et le mar- 
telage, facilita le travail de transformation des métaux. Les 
fonderies de cloches et surtout de pièces d’artillerie se mul- 
tiplièrent en Allemagne et dans la France de l’Est. Les fon- 
deurs italiens et allemands portèrent à un haut degré de 
perfection la fonderie d’art et le travail du bronze. La 
fabrication des armes et du matériel de guerre prospéra 
dans les ateliers italiens, espagnols, français, liégeois et 
allemands. Nuremberg excella dans la serrurerie, la ferron- 
nerie, la quincaillerie, l’horlogerie, dépassant les fabriques 
de France. Si les Français inventaient le fil d’archal, les 
Allemands rénovaient la taillanderie, la clouterie, la fabri- 
cation du fil de fer, laissant à l’Italie le quasi-monopole de 
l’art du médailleur et du monnayeur, aux ateliers des Pays- 
Bas, à Dinant, à Huy, à Malines, à Douai celui de la chau- 
dronnerie et de la poterie d’étain. 
Les industries textiles enrichirent l'Italie. Dans ce 
pays, Palerme, Naples, Pise, Sienne, surtout Florence, 
Milan et Venise travaillèrent à la fabrication des lainages 
fins ou teints pour l’exportation. Florence eut au début 
du xv° siècle 300 fabriques, 30.000 ouvriers, tissa 100.000 
pièces par an, en vendit 16.000 au Levant, et une seule 
de ses Compagnies marchandes, celle de Calimala, retira 
300.000 florins d’or de ses ventes. En Milanais, le travail 
de la laine occupa 60.000 ouvriers et l’exportation des 
tissus atteignit 300.000 ducats: Venise employa 16.000 ou- 
vriers à produire les plus beaux lainages fins de la péninsule.
	        
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