742
ÜblUVKKS DIVERSES.
montant de la réserve, pour qu'ils le eonsaerent, tous les trois mois,
à acheter des rentes. J)e cette manière, on diminuera rimj)ortiinec
des sommes formant l’amortissement, et on diminuera, eonsé()ueni-
ment, la tentation qu’aurait le gouvernement d’y porter la main. De
puis longtemps, bien longtemps, ce pays lutte contre le fardeau qui
l’écrase, et lutte sans espoir; mais j’offre un moyen de secouer peu à
peu ce joug financier. En faisant aux commissionnaires un versement
trimestriel de 250,000 1. st., on préviendrait la fraude, et l’évidence
même des bienfaits que ce système doit semer sur le pays assure sa
conservation. »
Ainsi M. Pitt se flattait d’avoir découvert un remède pour les dif
ficultés qui avaient épuisé le pays : il croyait avoir trouvé '* le moyen
de ravir à l’arbitraire des ministres un fonds inviolable et saint. « Dn
peut s’étonner en vérité, qu’avec cette connaissance profonde qu’il
avait du Parlement, il se soit fait illusion au point de croire que les
Communes opposeraient une résistance soutenue aux tentatives de
l’Pclii([uicr. Dans le fait, les ministres n’ont pas atta(}ué une seule
fois le plan de l’illustre homme d’État sans obtenir du Parlement l’ap
pui le plus immédiat.
Nous avons déjà parlé d’un, chancelier de l’Échiquier qui proposait,
en 1807, à une époque où la guerre épuisait nos finances, où les cm
prunts s’accumulaient pour faire face aux dépenses publiques , qui
proposait, dis-je, d’alléger les taxes pendant plusieurs années. Comme
on ne peut croire de nos jours à l’intervention miraculeuse de quel
que pluie d’or, il faut bien croire qu’il se disposait à violer la fameuse
réserve, dite inviolable.
En 1809, un autre chancelier de Tixliiquier levait un emprunt
sans créer un impôt additionnel destiné an service des intérêts, mais
en affectant à cette obligation une partie des taxes de guerre : ee
qui plaçait le gouvernement dans la nécessité d’accroître d’antaut
l’emprunt des années suivantes. N’était ce pas, encore une fois, s’em
parer frauduleusement de l’amortissement et grossir la dette à inté
rêts composés? I n autre cbancelier proposa, en 1813, l’abrogation
partielle delà loi. Il se trouva disposer ainsi d’un fonds annuel de
7 millions st. pris sur l’amortissement, et qu’il employa à servir
l’intérêt de nouvelles dettes : tout ceci fut fait avec le consentement
des Communes, et en contravention flagrante des lois qui semblaient
protéger ou devoir protéger la réserve. Mais que devint l’excédant
de la réserve, ou ce qui en restait après la déduction faite des 7 mil
lions annuels ?