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L’INDUSTRIE COTONNIÈRE EN ALLEMAGNE
du règlement des accidents de fabrique, de la constata
tion des invalidités, de leur évaluation. De là à s’entre
tenir des exigences croissantes du personnel ouvrier, il
n’y avait qu’un pas. De sorte que si, même en 1903,
aucune organisation patronale n’existait encore, ayant
pour but de faire face aux agressions des Unions ou
vrières socialistes, du moins les éléments nécessaires
existaient-ils. Et, la discipline indispensable étant chose
acquise par une pratique déjà ancienne, il suffisait de
réunir ces éléments, et de leur donner une direction.
Aussi, lorsqu'on janvier 1904, la grève qui avait éclaté
en Saxe, à Crimmitschau, au mois d’août précédent, et
immobilisait depuis bientôt cinq mois l’industrie de la
vigogne (26 filatures, 52 lissages et 4 teintures, ensemble
7.500 ouvriers), menaça de s’étendre aux établissements
cotonniers, la défense s’organisa-t elle rapidement et sans
efforts.
Le 13 janvier, le Comité de l’Union centrale des indus
triels décida la création d’une Association centrale des
Unions patronales d’Allemagne ayant pour but de résister
aux prétentions injustifiées des ouvriers. Le 17 janvier,
sur l’initiative des représentants de l’industrie textile
saxonne, la plus directement menacée par la grève com
mençante, une seconde réunion fut tenue, qui procéda
à l’élection d’un comité de 11 membres chargés de pren
dre toutes mesures nécessaires et de s’occuper de la
constitution définitive de l’association projetée.
Le premier acte du Comité fut de demander télégraphi
quement aux industriels adhérents de l’industrie textile
le versement immédiat d’une somme égale à un pour mille
des salaires annuels payés par eux. Et ce, pour constituer
un fonds de résistance à la grève qui débutait et pouvoir,
le cas échéant, indemniser un certain nombre de petits
fabricants que la perspective d’un chômage prolongé