LA PUISSANCE MARITIME DE u’ANGLETERRE.
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île sortie récemment votés sur les houilles peuvent très bien
amener ce résultat — le marché anglais se trouvera aussitôt
encombré d’une série d’unités dont les armateurs n’hésite
ront pas à se défaire, afin de libérer leur entreprise des frais
élevés et des pertes qui résultent de l’entretien de navires
inoccupés et de l’immobilisation de capitaux importants.
Des circonstances contraires produisent tout naturellement
un elfet opposé.
En ce moment, il y a pléthore de navires disponibles sur
le marché anglais : les frets ont baissé, les prix de construc
tion aussi, en raison de la diminution meme des matières
premières. Les chantiers n’en accroissent pas moins leur
production, tout comme si la demande était élevée.
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Or, voici que de l’abondance même du matériel naval, un
(langer va fatalement naître pour nous ; celui de l’intrusion,
par la porte entrebâillée de la compensation d’armement,
d’une spéculation à laquelle songent les grands courtiers
londoniens.
Cette spéculation s’exercerait ainsi : des sociétés d’arme
ment soi-disant françaises seraient, sous le couvert d’un ar
mateur quelconque, constituées avec des capitaux anglais ;
rien n’est moins difficile que de tourner au moyen de contre-
lettres et d’hypothèques les prescriptions de la loi française
à ce sujet. Ces sociétés achèteraient des navires âgés de
moins de sept ans — limite imposée par le projet de loi —
les feraient franciser et naviguer sous pavillon tricolore, de
manière à bénéficier, par eux, des faveurs considérables qmi
procurera la compensation d’armement. C’est le luidget qui
entretiendrait celte Hotte! Belle aubaine, on le conçoit, poul
ies armateurs anglais, accoutumés à ne compter que sur