LES CHANTIERS DE LA TYNE ET DE LA WEAR. 3o5
dans la cale. J’ai sous les yeux une photographie de Tun de
ces Turreis qui le montre transportant une cargaison de
hois placée non pas à l’intérieur du navire, comme on pour
rait le croire, mais à l’extérieur, attachée sur les côtés !
Si j’ai beaucoup insisté sur ce type de cargo-boat, c’est
qu’il est peu connu en France ; il me suffira d’ailleurs, pour
montrer que les armateurs doivent apprécier ses qualités,
d’indiquer qu’en huit ans, les chantiers Doxlbrd ont lancé
53 turret steams. Les Allemands, les Norvégiens, les arma
teurs de Bilbao sont leurs principaux acheteurs. Enfin, cer
tains constructeurs de Sunderland, frappés de la façon en
quelque sorte « automaticpie » dont s’opérait l’arrimage des
marchandises en vrac dans de tels navires ont cherché à
imiter le turret, mais en lui donnant une forme plus carrée.
L’imitation, en pareil cas, est évidemment la consécration
du succès.
Il suffit d’ailleurs de parcourir les chantiers Doxford pour
se convaincre de leur prospérité ; beaucoup de machines
n’ont pu trouver place sous les hangars trop étroits et fonc
tionnent en plein air ; pas une cale n’est vide ; les ouvriers
travaillent pour ainsi dire les uns sur les autres. Enfin, dé
tail qu’on me donne au sortir de l'établissement, MM. Dox
ford et Sons ont, l’an dernier, recueilli pour leur part person
nelle le coquet bénéfice de £ 62,000 (soit i,3oo,ooo fr.)bien
(ju’ils aient déposé une réserve de £ 20,000 (5oo,ooo fr.) au
fonds d’amortissement. Comment pourrait-on contester,
après cela, que le « turret steam » ait du bon... au moins
pour ses constructeurs?