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LA QUESTION OUVRIERE.
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causes de cette supériorité. Mais toutes? Non; t^i^ti^aüoiu^y '
laite à la main-d’œuvre eu Angleterre ii’est-elle
un des facteurs de cette prospérité ? Et dans (juelle mesure
alors, et pour ipielle part y iutervieut-elle ?
La supériorité des chantiers anglais sur les nôtres s’affirme
essentiellement, avons-nous dit, par la rapidité plus grande
<le la construction et par le meilleur marché des prix. Il con
vient de rechercher en guelle manière l’ouvrier de la cons
truction navale contrihue à ce résultat. Si les Anglais cons
truisent plus rapidement que nous, n’est-ce pas parce que
la division raisonnée du travail, l’organisation méthodique
de l’apprentissage, la spécialisation très caractérisée des dif
férentes catégories d’ouvriers et le système du travail aux
pièces ont permis aux chantiers anglais de se constituer uu
personnel exceptionnellement habile et diligent ? Et d’autre
part, les prix anglais de la construction navale, moins élevés
que les nôtres, seraient-ils dus, d’aventure, au meilleur
marché de la main-d’œuvre ?
L’examen de ces deux questions va nous apporter une ré
ponse affirmative à la première, négative à la seconde. Les
chantiers anglais sont pourvus d’un personnel d’ouvriers
remarquable par ses capacités professionnelles ; mais ces
ouvriers, très fortement organisés jiour la défense de leurs
intérêts de classe, ont su obtenir pour la rétribution de la
main-d’œuvre des conditions beaucoup plus rémunératrices
<pie leurs camarades Iraiiçais. La construction navale eu
Angleterre produit plus vite et à meilleur compte qu’eu
Erauce, avec un personnel ipii fournit pourtant moins d’heu
res de travail par jour et qui est payé plus cher. Nous allons
voir comment ces aflirmatioiis, eu apparence contradictoires,
se concilient et collaborent pour un même résultat.
Est-ce chimère d’utopiste et de rêveur que de prévoir,
dans l’immense avenir, le jour où l’incessant progrès des in-