288 L’APOGÉE DU TRAVAIL MÉDIÉVAL
paon et le faisan ou coq limoges se rencontrent fréquem-
ment. L’apiculture, partout pratiquée, rend de grands
services : le miel tient lieu de sucre, la cire sert au lumi-
naire.
La race ovine est la plus appréciée de toutes les va-
riétés du menu bétail. L'espèce à chair fine, dite présalé,
est déjà connue dans l’ouest de la France. Les bergeries
se sont créées de toutes parts aux Pays-Bas. L’Allemagne
et la France possèdent des millions de bêtes à laine, dont
la toison est recherchée pour les tissus communs ou demi-
fins, et la viande pour la consommation Populaire. L’Es-
pagne et l'Italie méridionale entretiennent d'immenses
troupeaux transhumants, qui vont des pâturages de
monts aux pâturages de plaines, et dont on retire les
mêmes produits. ‘L’Angleterre, semblable à l’Australie
actuelle, est un vaste pare qui fournit les plus belles laines
fines du monde, qui fonde sur son troupeau ovin la moitié
de sa richesse foncière et qui retire de l’impôt de sortie
sur les toisons le cinquième de ses revenus publics. On
essaie en Artois d’acclimater les moutons à laine fine du
Caehemire, en Espagne les mérinos du Maghreb, en Italie
méridionale les brebis et les béliers de Barbarie.
Le gros bétail joue, surtout dans les grandes exploita-
tions, un rôle plus considérable que par le passé. Pour les
besoins du commerce et’ de la guerre, on crée des haras,
on entreprend des croisements avec les races étrangères.
On élève des chevaux de bataille (destriers\ et de trait en
Allemagne, aux Pays-Bas, en Boulonnais, en Normandie,
en Lombardie, des chevaux de selle en Angleterre, en
Gascogne, en Espagne, en Italie méridionale. Le Poitou,
la Provence, l’Espagne se spécialisent dans l'élevage du
mulet ; l’âne abonde partout et facilite les transports popu-
laires. Les régions alpestres accroissent l’effectif de leurs
belles races bovines indigènes. La Basse-Allemagne, la Néer-
lande et les Flandres s’enrichissent par la progression du
troupeau de leurs races laitières, frisonnes et flamandes.