Object: Principes d'économie politique

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PRINCIPES D'ÉCONOMIE POLITIQUE 
Faut-il conclure de ces chiffres que la France était obligée 
de payer tous les ans à l'étranger plus de 1 milliard de francs 
en monnaie par an ? Ce n’est pas probable, car il était 
facile de constater, par l’observation la plus superficielle, que 
la quantité de monnaie en circulation n’avait pas sensible- 
ment diminué. Mieux que cela ! elle avait augmenté, En effet, 
les mêmes douanes qui enregistrent les exportations et les 
importations de marchandises, enregistrent aussi les entrées 
et les sorties de métaux précieux. Ord’aprèsles chiffres 
relatifs à la même période, tous les ans il y avait plus de 
numéraire ou lingots à l’entrée qu’à la sortie (en 1913 excé- 
dent 619 millions). 
Si nous prenions l’Angleterre, les chiffres seraient plus 
surprenants encore. L’excédent annuel des importations sur 
les exportations y dépassait régulièrement(3 milliards francs, 
c’est-à-dire qu'une année aurait dû suffire pour enlever tout 
le numéraire de l'Angleterre, car. il ne dépassait guère 
3 milliards de francs! Il n’en est rien pourtant et on voyait 
au contraire, là comme en France, les entrées de numéraire 
dépasser ordinairement les sorties. 
Quel est donc le mot de l’énigme ? Celui-ci tout simplement : 
pour savoir si un pays exportera où importera du numéraire 
ce n’est point uniquement la balance de ses exportations et 
de ses importations qu’il faut considérer, comme on le fait 
généralement dans le public, mais la balance de ses créances 
et de ses dettes. Or, la balance des comptes n’est pas la mème 
que la balance du commerce : les exportations constituent 
bien une créance sur l’étranger et même la principale, 
mais il y a bien d’autres créances qui peuvent aussi procurer 
de l’or : les importations constituent bien la principale dette 
vis-à-vis de l’étranger, mais elle n’est pas la seule. 
produites à l’intérieur ou qui sont destinées à la consommation intérieure : il 
ne comprend done ni les marchandises en transit, ni les admissions tempo- 
raires. Le commerce spécial est nécessairement inférieur au commerce 
général : cette différence, pour la France, est de plusieurs milliards. La pro- 
portion est plus considérable dans d’autres pays à raison de leur situation 
géographique : en Suisse par exemple.
	        
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