Full text: Rapport sur l'organisation de l'enseignement industriel en Allemagne et en Suisse

L’examen de la dernière colonne nous montre : 
i° Que sur 1000 jeunes gens ayant 20 ans en 1828, c’est-à-dire nés en 1808, 
au milieu de la période de nos grandes guerres, il y en avait 53o, ou plus de la 
moitié , qui ne savaient ni lire ni écrire; 
2 0 Que sur le même nombre de jeunes gens nés en 1810 qui, en 1 833 , à 
l’époque de la promulgation de la loi sur l’instruction primaire avaient 20 ans, 
il y en avait encore 658, ou près de la moitié, aussi ignorants; 
3° Qu’a près vingt-neuf ans de cette loi bienfaisante et populaire, malgré les 
sacrifices toujours croissants du gouvernement qui, de 100000 francs alloués 
à l’instruction primaire en 1829, s’élevaient en 1848 à 8700000 francs, et en 
1861 à 6797000 francs, il y en a encore, sur 1000 276 ou plus du quart 
qui ne savent ni lire ni écrire. 
Si I on représente graphiquement les données de ce tableau, en prenant les 
années pour abscisses à l’échelle de 5 millimètres pour une année, et pour 
ordonnées les nombres d’hommes qui, sur 1000, ne savent ni lire ni écrire 
à l’échelle de 25 millimètres pour 100 hommes, on obtient la courbe que 
présente la figure pl. 1. 
Elle montre avec quelle lenteur, on pourrait dire désespérante, diminue le 
nombre des jeunes gens qui ne savent ni lire ni écrire, malgré les ressources 
croissantes que les communes, les départements et l’Etat ne cessent de consa 
crer à cette partie fondamentale de ¡instruction publique. 
L’on voit, en effet, que, tandis que la somme inscrite au budjet de l’Etat pour 
l’instruction primaire a été portée de 100000 francs quelle était en 1829 a 
6797000 francs en 1861, c’est-à-dire est devenue 68 fois plus forte, et que 
les dépenses des communes ont crû dans une' proportion encore beaucoup plus 
grande, le nombre des hommes de 20 ans qui ne savent ni lire ni écrire n’a 
diminué que dans le rapport de 53o à 276 sur 1000 ou de moins de moitié. 
Celte diminution parait même devenir de plus en plus lente, malgré l’ac 
croissement inverse des sacrifices pécuniaires, et la continuité de la courbe qui 
en indique la loi semble montrer que, tant qu’il ne sera pas pris de mesures 
plus efficaces que des allocations financières e! que des créations d’écoles, ou 
ne pourra pas se flatter de voir cette proportion descendre seulement à celle de 
10 ignorants sur 100 hommes âgés de 20 ans avant cinquante ans. 
Nous n’avons pas à nous occuper dans ce rapport des moyens à employer 
pour obtenir ce résultat si désirable, que tout homme appelé par les lois à jouir 
de ses droits de citoyen et à en remplir les devoirs sache au moins lire et 
écrire. Mais nous ne pouvons nous empêcher d’exprimer la conviction profonde
	        
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