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L’INDUSTRIE COTONNIÈRE EN ALLEMAGNE
d’une somme notable, le chiffre des contributions s’était
élevé à plus de 17.000 francs.
Ces impôts sont certainement élevés, c’est en tous cas
l’avis de ceux qui les paient. D’un autre côté, leur répar
tition donne lieu forcément à une ingérence prolonde
de l’Etat dans les affaires des particuliers. Elle paraît
exagérée, de l’avis même des meilleurs citoyens. Le frag
ment de discours qui suit, emprunté à celui déjà cité tout
à l’heure, confirme cette manière de voir
« Depuis notre berceau jusqu’à notre tombe, de notre
première inspiration d’air jusqu’à notre dernier soupir,
l’Etat nous entoure, nous étreint dans ses serres d’acier :
Dans tout ce que nous faisons, dans tous nos actes, ü
est derrière nous, nous gouverne, nous dirige. Nous ne
sommes, pour ainsi dire, plus nous-mêmes; nous
sommes un produit de 1 Etat qui nous régit et nous régle
mente par mille prescriptions, décisions, décrets et lois-
Notre propre volonté est limitée même en ce qui nous
concerne; nous ne pouvons faire que ce que l’Etat
nous autorise à faire, et seulement dans les limites qu d
juge convenables. Nous ne pouvons pas nous développe 1
librement : nous sommes et voulons être, d ailleurs, des
citoyens obéissants.
« Le contrôle de l’Etat commence à notre premier cri •
Le jeune citoyen est obligé de se faire inscrire à l’état-
civil et il n’a pas encore conscience de son existence
que déjà on l’oblige à se faire vacciner; à six ans ° 11
1 obligea aller à l’école et aussi à se faire revacciner à
douze ans. L’obligation du service militaire pèse sur lui
pendant trente années : à 18 ans, il est forcé de se fah e
inscrire, de se laisser passer en revue par un médecin
qui évalue ses aptitudes physiques, puis il est obligé de
quitter ses occupations pour être soldat. A peine a-t-d