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L’INDUSTRIE COTONNIÈRE EN ALLEMAGNE
des typographes ", la plus avancée et la mieux organisée
aujourd’hui; en peu de temps, les associations ouvrières-
se multiplièrent.
Deux courants bien nettement séparés existaient dans
ce mouvement général ; l’un avait une tendance inter
nationale et socialiste; l’autre un caractère absolument
national et économique. Les deux s’inspiraient des or
ganisations anglaises que leurs chefs avaient étudiées
sur place. En 1875, les deux partis s’unirent pour sui
vre une direction franchement socialiste. Une propa
gande très active fut organisée; de tous côtés s’orga
nisèrent des associations ouvrières, des réunions, des
conférences. Finalement, le Gouvernement, jugeant ce
mouvement et ses résultats par trop encombrants, s’en
préoccupa. La loi du 21 octobre 1878 contre le socia
lisme fut votée, et en peu de temps, la plupart des asso
ciations ouvrières s’évanouirent encore une fois ; on en
comptait alors une trentaine avec un peu moins de
50.000 membres.
Mais cette loi n’atteignit pas son but, car, lors de son
abrogation en 1890, il fut constaté que douze années d’é
tudes et de travail souterrain avaient plus que sextuplé
le nombre des adhérents aux unions ouvrières ; elles,
comptaient plus de 300.000 membres fin 1890. En 1902-
1908, les assurances gouvernementales, sur un chiffre
total d’assurés de 18.292.000, estimaient que sur ce
nombre, il y avait 14.500.000 ouvriers de toutes caté
gories, en Allemagne; et l’inspection des fabriques s’é
tendait sur 5.054.000 ouvriers. A cette même époque,
le total des ouvriers affiliés aux organisations était es
timé à 1.190.000 environ. Il était donc de 8 % à peu près
de tous les ouvriers allemands et de 23 1/2 % des ou
vriers dépendant de 1 inspection. ,
Aujourd’hui, le nombre des ouvriers syndiqués est