L'INDUSTRIE ET LE COMMERCE EN OCCIDENT 139
Néerlande, inventent le large navire ponté (hogge) propre
aux mers septentrionales, font de leurs ports de Dursteede
et de Sluis (Lécluse\ des places de commerce actives, et
trafiquent depuis la Baltique jusqu’à l’estuaire de la
Seine. Dans la Manche et l’Atlantique, les ports de la
Gaule, Boulogne, dont le ‘phare est restauré par Charle-
magne. Quentovic à l'embouchure de la Canche, en
Ponthieu, surtoùt Rouen, Bordeaux et Nantes, entre-
tiennent des relations, dont l’activité grandit, avec les
Pays-Bas, l’archipel Britannique et l’Espagne.
Mais c’est la Méditerranée qui reste le Vrai centre du
grand commerce. Elle est la vraiemédiatriceentrel’Occident
à demi barbare et l'Orient, foyer de la civilisation, la voie
naturelle de ce trafic de luxe qui domine alors tous les
autres. Par elle, les ports de l'Espagne orientale et de
la Gaule méridionale, notamment Narbonne, Marseille,
Arles, ainsi que ceux de l’Italie lombarde, reçoivent les
tissus de soie et de coton, les cuirs ouvrés de l’Empire
byzantin et des khalifats arabes, les draps et les tapis
d’Antioche et de Laodicée, le lin et le papyrus d’Egypte,
les vins de Syrie et de Chypre, les parfums de l’Arabie, les
épices, les perles, les pierres précieuses de l’Extrême-
Orient et de l’Inde, l’ivoire de l’Afrique, en échange des
produits naturels des pays occidentaux. Les relations
reprises avec le Levant ne cesseront plus, et c’est grâce à
leur persistance que se produira le grand mouvement
de renaissance de la richesse mobilière deux siècles plus
tard.
La première naissance de la vie urbaine en Occident. —
Le premier effet de ce réveil de l’activité industrielle et
sommerciale fut la renaissance partielle de la vie urbaine.
Dans les anciens pays romains, un grand nombre de cités
‘oppida, civitates) ressuscitent au milieu des ruines. La
plupart sont les ombres pâles du passé ; quelques-unes
cependant doivent à leur situation géographique, aux