12 LE TRAVAIL PENDANT LE HAUT MOYEN AGB
de 50 à 500 personnes, ces familles reconnaissaient l’au-
torité absolue (mundiuwm) du père. Celui-ci avait tout
pouvoir sur les femmes, les enfants et les parents du
côté paternel ou maternel. Dans ce milieu, l’inégalité
avait résulté de la division du travail social. Point de
classe sacerdotale, mais une noblesse qui ne se distingue
des hommes libres que par le prestige de la richesse ou
des aptitudes guerrières. La chasse, la’ participation aux
affaires de la communauté villageoise ou de la tribu, sur-
bout la guerre, voilà les oceupations communes des nobles
st des hommes libres. Pour tous; le travail est œuvre
subalterne, abandonnée, de même que les soins domes-
tiques, soit à des femmes serves (ancillæ), soit à un petit
nombre d’esclaves (mancipia), dont le: prix équivaut à
celui d’un cheval ou de plusieurs bœufs, soit encore, pour
les terres cultivées, à des serfs, les Zites ou aldions, en
nombre aussi restreint que celui des cultures elles-mêmes.
Bien que parvenus à la vie sédentaire, les Germains
étaient restés en grande partie fidèles aux formes primi-
tives de l’organisation patriarcale. Parmi eux, domine
la propriété collective de tribu, de canton et de village,
désignée sous les noms de marche ou d’allmend. Elle com-
prend non seulement des landes, des marais, des pâtu-
rages, des forêts, mais encore des prairies et des terres
arables. De la première, la propriété de tribu, un érudit
allemand a reconnu des traces dans 190 cantons (pagi) de
l’ancienne Germanie. Mais c’était la propriété des commu-
nautés de village qui présentait le plus d’importance. Les
terres appartenaient à la collectivité des hommes libres
(vicini, pagenses). Ils en avaient la copropriété; ils y
possédaient les mêmes droits d'usage ou d’occupation
temporaire. Ils avaient seuls le droit d’en disposer, après
délibération du groupement. Ils y exerçaient collective-
ment les droits d’administration et dé police. Dans la
forêt, la lande, le marais, le pâturage, chacun pouvait
couper du bois, chasser les bêtes sauvages, recueillir le