332 L’APOGÉE DU TRAVAIL MÉDIÉVAL
dental.. En Achaïe, ils fontun moment revivre au XIrT° siècle
la prospérité matérielle. Mais ils ne parviennent pas à
arracher ces régions à l’anarchie et en général ils en pré-
cipitent la ruine.
Dans l’Europe centrale et orientale toutefois, l’œuvre
de la civilisation de l’Occident qui reprend et continue
parfois celle de l’Orient, aboutit à de meilleurs résul-
tats. Les peuples slaves, roumains, magyars, qui habi-
taient ces vastes contrées, n’étaient pas encore au x1®
siècle, pour la plupart, sortis de la barbarie, et n’avaient
guère dépassé le stade de l’économie primitive. Ils vivaient
de la chasse, de la pêche, de l’élevage ; l’agriculture était
peu développée chez eux; les formes élémentaires des
échanges y existaient seules. Ils n’avaient pas en général
de villes. Les uns, les Serbes, les Bulgares, les Russes, les
Valaques ou Roumains, convertis par l’entremise de
Byzance, subirent son influence à laquelle l’Occident ne
tarda pas à ajouter la sienne depuis le xI1° siècle. Les
autres, Magyars, Croates, Tchèques, Slovaques et Polo-
nais, reçurent le christianisme par l’entremise des apôtres
occidentaux, et c’est sous les auspices de l’Occident qu’ils
se formèrent à la vie civilisée. Dans les pays balkaniques
se répandirent des missionnaires et des marchands grecs.
Dans ceux de l’Europe centrale et orientale, pénétrèrent
les moines français, les commerçants italiens, et surtout
ane foule de colons, d’artisans, de soldats et de trafiquants
d’origine allemande.
La colonisation byzantine aida les Bulgares et les
Slaves du sud. à mettre en valeur leurs ressources.
Mais la colonisation occidentale la dépassa de beau-
coup en activité et en influence. C’est grâce à elle, grâce
aux « hôtes » d'Occident, venus en bandes nombreuses
d’Allemagne et des Pays-Bas, grâce aux moines de France,
que la Bohème, la Moravie, la Slovénie, la Hongrie, la
Transylvanie, la Pologne, la Lithuanie, la Prusse, la
Livonie commencèrent la grande œuvre de défrichements