PROGRÈS DU. COMMERCE ET.DE L'INDUSTRIE 359
-rouve en Italie et en Allemagne du crédit, au taux de 4 à
10 p. 100, au lieu des taux de 20 à 86 p. 100 pratiqués par
les Juifs &t par les Lombards. Une organisation bancaire
déjà savante, qui ne se limite pasaux opérations de change,
qui s’étend. de plus en plusau recouvrement des impôts, aux
contrats de prêts en faveur des collectivités et des particu-
liers, aux dépôts d’argent, aux comptes courants, aux vire-
ments et aux escomptes, Se propage, grâce aux puissantes
compagnies de banquiers italiens, florentins, siennois, luc-
quois, vénitiens, lombards, piémontais, génois, qui achèvent
de couvrir l’Europe du réseau de leurs comptoirs. A leur
imitation s’organisent des associations de banquiers espa-
gnols, allemands, français et flamands. Les premières
banques d’Etat font même leur apparition à Venise, à
Gênes, à Barcelone, à Strasbourg, à Nuremberg, à Francfort,
à Hambourg et à Augsbourg. Le commerce de l’argent
devient définitivement une des branches vitales de l'orga-
nisation économique européenne.
Les progrès du commerce maritime dans le Levant, la
Méditerranée et l'Occident. Les grandes puissances com-
merçantes. — Le commerce maritime étend son rayon
d’action, malgré les obstacles que lui créent les régimes
douaniers et les survivances de la vieille économie féodale.
On réglemente le droit de prise ; on crée des tribunaux mari-
times ou d’amirauté; on limite la course et les lettres de
marque qui l’autorisent ; on essaie d’enrayer le mal endé-
mique de la piraterie ; on organise des escortes armées
pour convoyer les navires marchands. À limitation des
républiques italiennes, telles que Venise qui posséda alors
3.300 bâtiments montés par 36.000 marins, les puissances
de l'Occident équipent des flottes de guerre. Barcelone et
les Baléares comptèrent 660 vaisseaux et 30.000 mari-
niers, et la France eut un moment 200 grands navires de
sombat dans l’Océan avec 20.000 matelots.
Te commerce d’Occident s’élance à la découverte du