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l’occasion ? On ne pent en effet faire servir une réserve à racheter la
dette, et, en même temps, à combattre les ennemis : et si les laxes
sont, comme elles doivent l’être, levées en vue de payer les charp[C8
d’une guerre, de quel suíícíís peut être l’amortissement pour leur
perception ? Non, disons-le franchement et hautement : les ministres
savent fort bien que l’amortissement ne peut favoriser la levée de
nouveaux impôts, mais ils savent aussi qu’ils pourront le détourner
de son but et le faire servir à payer les intérêts de dettes nouvelles. Si
leur argument ne signifie pas cela au fond, il ne signifie absolument
rien : car une réserve n’ajoute rien à la richesse, à la prospérité d’un
pays, et c’est cependant le développement de la richesse et de la pros
périté qui peut seul permettre de supporter un supplément de char
ges. Que voulait dire M. Vansiltart, quand il s’écriait en 1813 ; « b’«'
vantage de mon nouveau système est immense, car il mettra à notre
disposition un capital de 100 millions dont nous pourrons nous ar
mer en cas d’hostilités. Le Parlement se trouvera pourvu alors d’un
levier énergique et puissant. Peut-être dira t on que cette force iiU'
mensc exaltera l’ambition, l’arrogance de notre gouvernement, et
nous précipitera dans des luttes ardentes et continuelles: « — objee-
lion pleine de sens, et à laquelle M. Vansittart répond par les phrases
spécieuses qui vont suivre : — «■ A cet égard, l’expérience et la ré
flexion nous enseignent qu’il vaut mieux que les autres peuples aient
à réclamer notre modération, qu’à nous accorder la leur. Kt s’il arri'
vait que les sommes amassées fussent gaspillées par l’arrogante am
bition du gouvernement, la responsabilité ministérielle est là pn“'
répondre de toutes ses fautes. Le blâme doit revenir alors aux dé
prédateurs, et non à ceux qui ont mis entre leurs mains des moyens
de défense, de grandeur et de gloire, dont ils ont fait des instru
ments de rapines et de désordres. «
Ces raisonnements sont très-bien placés, sans doute, dans
bouebe d’un ministre; mais nous croyons que le trésor en question
serait mieux placé sous la garde du pays tout entier, et que le P»*’'
lement a mieux à faire qu’à donner au gouvernement des moyens de
défense, de grandeur et de gloire. Son devoir est, avant tout, de
veiller à ce que les ressources du pays ne servent pas aux dessein^
« d’une politique avide , grossière, arrogante. «
Enfin le docteur Hamilton a parfaitement réfuté la prétention
M. Vansittart a manifestée lorsqu’il attribue à son plan la vertu de
créer, plus rapidement, plus sûrement que tous les autres système® -