que ce n’est pas seulement par les progrès des mœurs et de la civilisation et par
des sacrifices pécuniaires de l’Etat qu’on peut se Halter de 1 atteindre. Les rensei
gnements authentiques que nous avons recueillis en Allemagne, nous montrent
au contraire que dans les pays où la loi a rendu l’ensignement primaire obliga
toire pour tous, et où une surveillance paternelle, mais exacte, plutôt que
les peines édictées, mais rarement appliquées, en assure l’exécution, le prin
cipe est si bien passé dans les mœurs que presque personne ne songe à s’y sous
traire, et qu’après moins de trente ans environ, depuis la promulgation de ces
lois, tout homme de 20 ans en Allemagne sait lire et écrire, tandis qu’en France,
tous nos sacrifices, pendant le même laps de temps, 11’ont abouti qu’à diminuer
de moins de moitié le nombre des ignorants.
Quand on en a la ferme volonté, il n’est pas aussi difficile qu’on pourrait Je
croire d’obliger même tous les enfants d’une commune à suivre les leçons de
l’école primaire.
Les autorités municipales cl ecclésiastiques, les propriétaires peuvent à ce
sujet exercer une très-grande influence et obtenir ce résultat.
La contrainte légale pour un motif si légitime est facilement acceptée dans
les pays qui y sont le moins préparés. C’est ainsi que, quand par suite des trai
tés de 181 5, la Prusse prit possession du duché de Posen , qui comptait alors un
million d’habitants, et où il n’y avait que 20 écoles primaires, le gouvernement
prussien \ introduisit l’obligation de fréquenter les écoles et n éprouva aucune
difficulté. Il en lut de même dans les provinces Rhénanes, qui passèrent alors
du régime français à celui de la Prusse.
Si nos mœurs, si le caractère national se refusent à la coercition légale, il
est d’autres moyens qui pourraient au moins accélérer le progrès, mais, ainsi
que nous l'avons déjà dit, nous n’avons pas pour le moment mission de les
indiquer; nous devons nous borner à faire connaître les données que nous
avons recueillies sur cette importante question, si intimement liée à celle de
l’instruction professionnelle et industrielle.
ENSEIGNEMENT ÉLÉMENTAIRE DU DESSIN.
Les programmes de l’enseignement primaire, outre la religion, la lecture,
1 écriture, les éléments de l’arithmétique, des notions d’histoire et de géogra
phie, comprennent presque partout, pour les garçons de même que pour les
filles, l’étude du dessin à main levée, comme préparation aux enseignements
ultérieurs.
DÉPENSES.
La dépense des écoles primaires est, en principe, à la charge de la coin-