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IMPÔTS
échappé à ce collier qu’on l’oblige à se présenter à tout
instant, à assister à des appels de contrôle ; des exercices
de réserve et de territoriale l’obligent à interrompre à
chaque instant l’exercice de sa profession, ce qui certes,
n’est pas à l’avantage de celle-ci.
(( Si le citoyen que nous considérons compte parmi les
heureux qui sont propriétaires, il est livré à une régle
mentation et à une régence sans tin. Il ne pourra rien
faire sans autorisation, ni bâtir comme il voudra, ni
s’entourer d'un mur sans l’autorisation de la Police ; il
devra faire nettoyer constamment une rue qu’il n’a pas
salie; présenter sa police d’assurance à l’acceptation,
donner avis de l’entrée et de la sortie de ses domesti
ques, coller des contremarques d’assurances dans leurs
livrets, déclarer le chiffre de sa fortune, dévoiler exacte
ment tous les détails de sa vie privée. Rien ne doit rester
caché à l’œil vigilant et paternel du Gouvernement. Nous
sommes sous la surveillance de l’Etat.
« Si nous avons le bonheur ou le malheur d’être dans
1 Industrie, un agent de police est à peine sorti du bureau
qu’il y est remplacé par un autre : ils viennent voir si les
mille et une prescriptions et ordonnances sont exécutées
ù la lettre.
« Le premier vérifie ce qui concerne la Caisse des ma-
fudes, le second est l’envoyé de l’Assurance contre les
Occidents ; le suivant, c’est 1 inspecteur des fabriques,
ouquel succède le vérificateur des appareils à vapeur ;
Puis ensuite le contrôleur des précautions contre l'in
cendie; il est impossible d’énumérer tous les titres et
fonctions de tous ceux qui viennent tourmenter souvent
Pour des futilités, le pauvre industriel suffisamment
fourmenté déjà.
(( Celui qui réussit à échapper à toutes ces chausse-
f-mpes que de trop zélés législateurs et les autorités prus-