138 LE TRAVAIL PENDANT LE HAUT MOYEN AGE
méridionale. Mais aucune circulation intense n’est pos-
sible en raison de ia dégradation des chemins, de l’insuf-
fisance de l’entretien des rivières, de la multiplicité des
droits de péage et de la menace persistante du brigandage.
Les courauts du commerce en Occident à l’époque carolin-
gienne. — Cependant, dans quelques régions de l’Occident,
le commerre s’est ranimé faiblement. Par les vallées du
Rhône, du Rhin, du Danube, du Main, de l’Escaut et de
la Meuse, arrivent les marchandises de l’Orient et du
Midi. Par cette même voie et par les passages des Alpes,
les produits bruts de l’Europe centrale et septentrionale,
ambre, peaux, fourrures, esclaves, parviennent dans la
Haute-Italie. Les marchands se rencontrent aux foires
qui coïncident souvent avec les pélerinages. Celle de Troyes
existe dès le ve siècle ; celle de Saint-Denis ou du Lendis
est créée au VIe (629) et-attire un concours énorme de
trafiquants pendant quatre semaines par an. Aux Pays-
Bas, apparaissent celles de Thourout et de Messines. Au
voisinage des abbayes et des villes importantes s’orga-
nisent des marchés hebdomadaires. Sur mer, le commerce
3e ranime ; pour se procurer les bénéfices qu’il donne,
les marchands risquent les dangers continuels de la pira-
terie. Kl se réveille jusque dans l’Océan Atlantique et la
Manche, et s’étend vers la mer du Nord. En retour du sel,
des vins, des huiles, des toiles et des draps qu’ils reçoivent
de Gaule par l’entremise des négociants Gallo-Romains, les
Celtes d'Irlande et de Galles se hasardent à porter sur
le continent, dans leurs barques de cuir, leurs peaux et
leurs chairs salées. Mais ce trac est minime, de même
que celui des Anglo-Saxons qui, devenus terriens obstinés,
tournent alors le dos à la mer et laissent aux Frisons
st aux Gallo-Romains le monopole des transports commer-
ciaux entre leur Île et l’Occident, où ils écoulent les peaux
at les métaux bruts, le plomb, l’étain, le çuivre. Les Fri-
sons. au contraire. nréladant à la fortune future de la