LE RULE DE LA MARINE MARCHANDE.
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(i) Georges Renard, Le Régime socialiste. Librairie Alcan.
C’est en s’eutredécliiraiil que rimmaiiité féconde l’iinivers;
c’est au prix d’hécatombes sanglantes, de catastrophes, de
famines et de morts que la sélection industrielle accomplit
son œuvre.
Mais ces ciforts, ces sacrifices, ces douleurs sont la rançon
fatale du Progrès; c’est de leur accumulation (¡u’a surgi l’hu
manité nouvelle : « Nous venons tous au monde, a dit l’émi
nent sociologue Georges Renard (*), avec une dette énorme
envers les morts, envers les générations antérieures. »
Des millions d’ancétres ont fécondé de leur sueur le sol
dont nous vivons, tracé les routes, creusé les mines, créé
les villes, inventé les machines, mis en valeur les forces na
turelles, bref enfanté la Civilisation dont nous bénéficions
aujourd’hui.
Grace à leur persévérant labeur, grace à cette collabora
tion étroite du passé et du présent, la vie a fini par tout en
vahir et l’intensité de l’action par dominer le monde. Le
temps n’est plus où Sully, écrivant : « Labourage et pâturage
sont les deux mamelles de la France », pouvait légitimement
conclure à la misère irrémédiable des pays impropres à la
production agricole. Couvrant d’énormes surfaces dont l’im
placable stérilité semblait en avoir pour jamais exilé les
êtres vivants, l’industrie emplit d’un grondement continu
(les solitudes qu’on eût crues vouées à un silence éternel. Le
globe change d’aspect, tandis que se modifie notre menta
lité. A mesure que le Progrès accomplit son œuvre, centuple
• par l’emploi de la Machine le fonds commun des richesses
•sociales, l’espérance de l’homme, s’élevant au-dessus de l’ho
rizon de misère qui la borna jusqu’ici, découvre un monde
nouveau où les joies de l’existence et les lumières du savoir
ne demeureront pas le monopole d’une classe privilégiée.