LES INVASIONS, RUINE DU TRAVAIL 33
furent en partie abandonnées dans les pays où les Romains
les avaient introduites. Cependant, les misérables popula-
tions qui survécurent, se réfugièrent aux champs, dans
les grands domaines, qui se garnissaient de fossés et de
palissades ou de levées de terre et de pierres, ou à proxi-
mité des anciens bourgs romains (vici), qui pouvaient
servir de refuges aux petits propriétaires. L’économie
naturelle reprit sa prépondérance et la vie se concentra
ou se localisa dans les campagnes, séjours préférés des
Barbares. ;
L’économie industrielle est, en effet, frappée à mort.
comme les villes qui avaient été les foyers de la civilisa-
tion gréco-romaine. Les Barbares montrent un acharne-
ment particulier pour détruire les centres urbains, où
s’étaient développées et survivaient les variétés les plus
Élorissantes de l’industrie, ainsi que les corporations d’ar-
tisans. Partout, ils en dispersent les populations; ils y
détruisent tout ce qui rappelle la vie civilisée, temples,
églises, basiliques, théâtres, cirques. Les édifices flambent
comme les monuments, Ainsi disparurent dans tout l’Oc-
cident, comme en Orient, tant de villes encore florissantes,
dont beaucoup ne devaient plus renaître. Les Huns en
détruisirent à eux seuls 70 dans les diocèses d’Orient et
d’Hlyrie. Les Slaves ont ruiné et vidé les villes Illyriennes,
Daces et Dardaniennes, Dans les pays Danubiens, ont
disparu Margus en Mésie, Ratiaria en Dacie, Siscia, Sir-
mium en Savie, Aquineum (Bude) en Valérie, Carnuntum
et Vindobona (Vienne) en Pannonie, Emona, Virunum
(Laibach), Juvavum (Salzbourg), Laureacum (Lorch) en
Norique, Ouria (Coire), Augusta Vindelicoroum (Augsbourg),
Regina Castra (Ratisbonne). Dans les provinces rhénanes
Aurelia Aquensis (Aix-la-Chapelle), Xanten, Cologne,
Utrecht, Mayence, Worms, Strasbourg, Trèves, Augusta
Rauracorum (Augst), Spire furent détruites au cours du
V° siècle. Tongres, Tournai, Reims, Metz dans la Gaule
Belgique éprouvèrent une destruction partielle. En Grande-
BO1SSONNADE.