CHAPITRE V
LA PUISSANCE MARITIME DE L’ANGLETERRE
I. Une visite à M. Camben.
Il est une catégorie de diplomates dont la « carrière» se
borne à un rôle d'apparat, et dont le zèle se restreint à
suivre de près les intrigues qui se nouent tant au Parle
ment français que dans les cours étrangères. N’allez point
les entretenir des relations de peuple à peuple que le com
merce établit ; ne leur demandez pas de renseignements sur
la marche ascendante ou descendante des importations ou
des exportations; surtout, n’attendez point d’eux des solu
tions pratiques des problèmes économiques actuels, des
idées neuves, des vues d’avenir. L’étude des moyens pro
pres à accélérer ou à accroître les échanges, par conséquent
à augmenter la prospérité industrielle et commerciale, leur
paraît d’ordre secondaire : c’est là de la besogne subalterne,
dont leurs Excellences ne sauraient se préoccuper sans dé
choir. Aussi vous engageront-ils — le plus courtoisement
du monde — à parler de ces matières aux consuls.
Tous nos ambassadeurs ne témoignent heureusement pas
la même indiiTérence au commerce extérieur de la France :
il en est qui considèrent avec raison que l’expansion d’un
pays c.s\ fonction de sa prospérité. Ils savent que dans l’hu
manité nouvelle, avide de débouchés, en <juôte de marchés
de plus en plus nombreux et importants, toute nation est